Kurdistan : Brisons le silence !

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Afin de dénoncer les répressions et massacres commis par l’état turc au Kurdistan, le Centre Démocratique Kurde de Montpellier a décidé de faire une grève de la faim d’une durée de deux jours.

Un stand dédié se tiendra sur la place de la Comédie du vendredi 5 Février au samedi 6 Février 2016, et dont les horaires sont les suivants :
  • Vendredi 5 Février : de 8 heures à 18 heures
  • Samedi 6 Février : de 8 heures à 16 heures.
 
Cette grève de la faim sera suivie par une marche qui partira du Peyrou le samedi 5 Février à 16h et qui se terminera sur la place de la Comédie.
NB : Veuillez trouver ci-dessous le texte du tract :


Brisons le Silence ! D
énonçons les massacres commis au Kurdistan par l’Etat turc !

 
Les victoires successives des forces kurdes en Syrie ont été perçues par l’état turc comme une menace directe pour la Turquie. En effet, le projet politique du con-fédéralisme démocratique qui y est développé (recours à des structures fédératives et auto-organisationnelles pour permettre à une société plurielle de s’organiser de manière plus juste à tous les niveaux) est l’antithèse des principes fondateurs de l’état turc nationaliste et patriarcal incarné aujourd’hui par l’AKP.

Ce projet politique est l’un des facteurs clés de la répression sanglante engagée par le gouvernement de l’AKP contre les villes kurdes de Turquie. Privé de sa majorité absolue aux élections législatives du 7 juin 2015 par le score du HDP (Parti démocratique des Peuples –alliance du mouvement politique kurde et des forces progressistes de Turquie), l’AKP a rompu sans motif les pourparlers de paix engagés depuis 2013 avec le mouvement kurde auquel il a déclaré la guerre afin d’obtenir le soutien de l’électorat d’extrême droite lors des élections anticipées du 1er novembre 2015.

Le peuple kurde a réagi en réclamant son droit à l’auto gouvernance. Ne tolérant aucune voix d’opposition et aucune avancée démocratique, le gouvernement AKP a intensifié ses offensives. Depuis le 16 août 2015, 1,3millions de personnes ont été affectées par les couvre-feux et l’état d’urgence mis en place à 56 reprises par les autorités turques, dans une vingtaine de villes du Kurdistan. Aujourd’hui, les villes de Sur, Cizre et Silopi, où des dizaines de milliers de policiers et de militaires ont été déployés, sont assiégées et bombardées sans discontinuité depuis plusieurs semaines. Au cours des 4 derniers mois, 268 civils, dont 62 enfants et 37 femmes, ont été tués par les forces de sécurité.

Les habitants des villes assiégées sont privés d’accès aux produits de première nécessité et aux soins ; les blessés ne peuvent être secourus et meurent, faute de soins ; les forces de sécurité ne permettent pas à la population de sortir pour récupérer les corps des personnes tuées dans la rue.

Le gouvernement de l’AKP justifie toutes ses actions criminelles contre le peuple kurde par la rhétorique de la « lutte contre le terrorisme », créant par là même l’amalgame entre les actes de barbarie de Daesh et la résistance du peuple kurde. Toute voix s’élevant contre ces crimes d’état est assimilée à un acte terroriste par le pouvoir politique. Pour exemple, l’appel signé par 1128 universitaires et académiciens de Turquie déclarant qu’ils ne seront « pas complices des crimes commis par l’état », leur a valu, outre le lynchage médiatique, des gardes à vue, des poursuites en justice et des sanctions disciplinaires.

Depuis les attaques de Daesh du 13 novembre dernier à Paris, la France entière vit également sous état d’urgence. La rhétorique de la guerre contre le terrorisme bat son plein et justifie toutes les lois liberticides qui visent particulièrement les luttes sociales.

A l’extérieur, la France suit une politique va-t-en-guerre et soutient le gouvernement turc dans son entreprise de nettoyage ethnique au Kurdistan. Les dirigeants français et européens témoignent d’un soutien sans faille vis-à-vis de la Turquie, dont le soutien à Daesh n’est plus un secret, en contrepartie de l’engagement d’Ankara à contenir le flux des réfugiés vers l’UE.

Nous demandons :

– la fin immédiate de la collaboration entre l’Union européenne et la Turquie,

– l’arrêt immédiat des massacres dans les villes kurdes de Turquie, la levée des blocus et la fin des couvre- feux,

– l’accès immédiat aux produits de première nécessité et aux soins de la population et des blessés dans les villes assiégées,

– la reprise des négociations entre l’état turc et le PKK afin de trouver une issue politique à la question kurde,

– la levée de l’état d’urgence et l’abandon du projet d’amendement de la constitution pour instaurer la déchéance de la nationalité française pour les binationaux.

LE COMBAT DES FORCES RÉVOLUTIONNAIRES AU KURDISTAN EST NOTRE COMBAT,

LEUR RÉUSSITE POLITIQUE NOTRE ESPOIR

Centre Démocratique Kurde de Montpellier.

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